trrrrrrrremmbleeeemmmment

Chapitre 16 : trrrrrrrremmbleeeemmmment

Je n’eus pas le courage de revenir avec Johanna sur l’incident qui s’était produit quelques jours auparavant. Je déployai des ruses sophistiquées pour ne pas me retrouver seul avec elle. Seul face à cet aveu de faiblesse masculine confrontée aux promesses de la chair. Seul face à ma conscience. Seul face à cette immaturité que j’abhorrais.

On se croisa une fois dans la rue. Elle était accompagnée d’un homme d’un âge certain, vêtu avec classe et doté d’un port altier. Je remarquai immédiatement un air de famille. Se pouvait-il qu’il s’agisse de son mystérieux père ?

Elle ne me vit pas ou feignit. Peu importe.

Un matin, je reçus un mail de sa part. Mon cœur se mit à battre plus fort.

Le voici en substance : »

« Will, je voulais simplement te dire que je regrettais que tu n’ais pas assumé tes actes…

Je ne t’en veux pas pour ça.

En revanche, j’ai appris pour ton choix à propos de Virginie.

Du coup, cela minimise la satisfaction que je ressentais pour te succéder. Tu imagines bien.

Tu te doutes également qu’il faudra t’attendre à un retour de bâton à la hauteur de la trahison dont je me sens victime.

Je tenais à te prévenir. Tu ne pourras pas m’accuser de ne pas être fair-play. »

 J’envoyai une copie à Karl.

Puis je classai soigneusement le mail et le protégeai.

Je m’abîmai dans la contemplation des billets d’avions sur mon bureau.

Cette escapade studieuse était propice à un changement d’air devenu vicié.

Quelques minutes plus tard, je reçus une réponse laconique « tu es dans de beaux draps, de quoi parle-t-elle en début de mail »        

« Rien d’important » ENVOYER

La malhonnêteté de cette réplique numérique m’effleura à peine.

Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, unfortunately.

Ces échanges marquaient le début des hostilités.

 Et le début de l’épopée « restauration ».

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