Day one

Chapitre 2: une journée spéciale

Le siège d'une grande entreprise se doit d'être à la hauteur de ses ambitions. Pour celle dans laquelle j'officie, les ambitions dépassent allégrement les frontières et les ramifications s'étendent dans des domaines aussi variés que le commerce international, la restauration, le sport et les oeuvres caritatives. Ces dernières sont « mercatiquement » morales. En fait, des montagnes d'Euros distribuées aux actionnaires et cadres dirigeants cachent des travers gangrénés et des méthodes mafieuses. Nous aborderons ce sujet plus tard.

La structure du siège est complexe autant qu'immense. De l'extérieur, la masse grise écrase littéralement l'observateur tant ses dimensions dépassent l'entendement. Une telle architecture défie toutes les lois de la nature et de l'équilibre. Pas moins de 10 étages prônent le gigantisme et la démesure d'un artiste fou. Si une image devait résumer l'impression qui se dégage de ce monument, ce serait celle d'un navire. Un navire échoué sur un tertre de terre. Un navire futuriste à la proue menaçante et  aux coursives labyrinthiques. Des centaines de fenêtres reflètent à toute heure un rayon égaré de soleil. En pleine nuit, le spectacle est saisissant. Ces points lumineux constellent l'espace. Une véritable rencontre du 3eme type. Pourvu qu'ils avertissent lorsqu'ils auront prévu le décollage pour une lointaine galaxie où la concurrence est moindre !

Ce matin, ces réflexions ont comblé les 30 minutes de mon trajet quotidien.  C'est vers 8H que je guidais ma berline vers le 4eme sous-sol, à la place numérotée qui l'attendait.

Une sourde appréhension pointait subrepticement depuis que j'avais quitté le véhicule. Certains jours, une « mauvaise impression » s'installait aux commandes. Le côté cartésien a beau claironner qu'il s'agit de la confluence de plusieurs facteurs  physiologique, physique voire météorologique, le doute demeure. Au fond, cette impression, je le sais bien, n'est pas une sorte de prescience. Ce n'est pas la conséquence de ce qui va arriver mais la cause. C'est dans cette disposition d'esprit que les embuches se dressent. NOUS les provoquons.La gymnastique mentale que je m'impose lorsque je me trouve dans cet état d'esprit consiste à imaginer une situation apaisante et valorisante. Par exemple, au cours d'une rencontre de foot acharnée, alors qu'il ne reste qu'une poignée de secondes et que mon équipe est éliminée d'une compétition majeure, je propulse le ballon dans les filets adverses d'une trajectoire fluide et puissante. L'étonnement laisse place à une liesse fabuleuse dont je suis l'objet, adoré de tous...yeees.

Cette méthode Coué personnelle n'eut aucun effet. Au contraire. L'individu râblé arborant le costume de l'agence de sécurité que je venais de dépasser me dévisagea vertement.

Je le saluai d'un geste évasif et le gratifiai d'un laconique « Vous allez bien ? ».

Il sourit mais ne répondit pas. J'en vins à me demander (espérer?) si je n'avais pas imaginé ma réplique.

Décidemment ...

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Comments

[Cuné]

Je suis venue voir, à ton invitation, et voici mon avis sur les 2 chapitres que tu as mis en ligne : indéniablement, il y a quelque chose.
Ton sujet peut se révéler très intéressant (à ce stade, on n'en sait rien encore). Ton style est littéraire, tu as correctement amené l'action qui va débuter juste après, tu accroches le lecteur.
Le buzz autour de Will, par contre, bof.
J'espère que je pourrais un jour te lire en librairie, je te le souhaite, bonne route !

[WILLB77]

Merci pour ces encouragements qui me réchauffent (véritablement) le coeur. Quant au buzz, patientons. Il y a réellement une surprise autour de Will. En tout cas, merci encore pour cette
critique on ne peut plus constructive.
@ bientôt.