Chapitre 1
Lorsque je jette un rapide coup d'oeil sur les reliefs de mon passé, je prends conscience du chemin parcouru depuis que j'ai quitté le cocon familial.
Je me rends compte que c'est la vie professionnelle qui m'a happé brutalement d'une existence qui s'annonçait calme et studieuse au profit d'une dure réalité qui prend ses droits comme un excès de vitesse vous prive de permis au détour d'un contrôle.
Je suis de formation scientifique. Ce choix fut dicté par l'envie profonde de contrôler au mieux les circonvolutions d'un future incertain. En effet, les sciences procurent un sentiment de puissance. Elles dispensent une aura de pragmatisme et de secret. Savoir pourquoi et comment. Vaste champ de possibilités. Les sciences vous inculquent une manière de voir le monde, une manière organisée. En fait elles vous enseignent la logique sous toutes ses formes. Cela laisse peu de place à l'interprétation et la philosophie. En revanche, cela affute la vision du monde, lui donne une profondeur remarquable. Et cette vision demeure comme des phosphènes après une agression lumineuse. Elle mute cependant en ce que l'on pourrait appeler « le sens critique » et même parfois le scepticisme.
Dans tous les cas, je remercie mes parents pour m'avoir encouragé dans cette voie. Ce qu'ils m'ont permis d'acquérir a une valeur inestimable et je peux sans rougir leur dédier mon succès. Merci et je ne le dis que trop peu (par orgueil), je vous aime. Vos sacrifices n'ont pas été vains.
Je ne suis pas persuadé qu'ils cautionnent mon intrusion dans la jungle du commerce à grande échelle. Parfois, je me dis qu'ils n'ont
peut-être pas tout à fait tort...
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