Chapitre 5 :
Flash Back
Avant de poursuivre ce récit, je vous dois quelques explications. Le moment charnière que je m'apprête à vivre, cet Armageddon monumental qui emportera mes dix prochaines années ne peut être appréhendé sans des précisions sur mon passé.
Cela pourrait commencer par " il était une fois un garçon introverti, trop grand pour son âge, qui dévorait le monde à travers de grands yeux bleus. La timidité était devenue une manière d'être, un rempart silencieux qui lui permettait de préserver cette position d'observateur attentif. Observer. Oui. Et décrire surtout. Par une voie tout à fait classique : l'écriture."
Ma passion pour l'écriture est venue après des pages et des pages de lecture. Au-delà du prosaïque plaisir de coucher des mots sur un papier, c'est le désir de créer à l'aide d'une idée, d'un mot, d'une phrase ou d'une histoire. Tout cela pour fabriquer à la manière d'un démiurge, un monde parfait. Des histoires, j'en ai élaboré des milliers en mélangeant les genres, les couleurs, les personnalités et les émotions.
Aujourd'hui, mon métier me permet de faire partager mes créations et de titiller votre imagination. Je crée pour vous emporter sur cette plage de sable blanc qui s'étend à perte de vue, bercé par le ressac de l'eau qui crépite. Des Aras bigarrés se balancent sur des arbustes et vous gratifient de leur plus belle diatribe. Vous êtes bien. En harmonie avec cette brise qui vous caresse les jambes.
Il vous faut ce Voyage !!!
Ce que je souhaite le plus est votre bonheur. Que vous preniez du plaisir à consommer. Je suis un marchand de rêve.
Voilà. Retour à la réalité.
Gérard Loumet fulminait toujours contre la machine à café qui par malice avait absorbé un euro en échange de...rien.
Quand la facétieuse eut enfin délivré le breuvage caféiné, il m'annonça d'un trait :
« Ton projet restauration est passé. Dans 10 jours tu nous quittes pour prendre en main la première branche restauration de l'entreprise. Félicitation. Le boss t'attend. »
J'eus l'impression que l'on venait de me décocher un uppercut. Puis que l'on me poussait d'un pont vertigineux, attelé d'un simple élastique...
Le rêve de toute mon existence était sur le point de se matérialiser.
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